[Maman] Apprendre à poser (voire pauser) ses émotions

[Maman] Apprendre à poser (voire pauser) ses émotions

La vie nous réserve des surprises. Bonnes, moins bonnes et mauvaises.
Je suis la première à le savoir. Elle ne m’a pas épargné mais m’a aussi réservé de si grandes joies.
La semaine dernière, j’ai accouché. Mon fils est né. Rien ne s’est passé comme prévu. Un accouchement express et puis tout a dérapé. Lucien va bien et moi aussi, maintenant, c’est le principal.
Pourtant, cette scène revient sans cesse. Cette voix dans la tête, cette phrase.
A chaque fois que, fatiguée, je perds patience, elle revient. Elle revient et je m’effondre.
"Je les aime et ils ne le savent pas assez."
Mes deux grands, mon mari.
J’essaie de le leur expliquer. Je pleure car je les aime tellement.
Je pleure de les serrer dans les bras.

 

Et toi, si petit...
On dit souvent que le lien mère-enfant se crée dès la naissance. Qu’en est-il de nous ?
Tu es si calme. Comme pour te faire oublier ?
Pourtant, quand tu es agité, il n’y a que dans les bras que tu te calmes, que tu retrouves ta si belle sérénité.
Pourtant, tu as passé tes premières heures à entendre ma douleur, à sentir la panique de toute l'équipe.
Et tu es si calme et je me sens si bien quand tu es là. 
Ce lien mère - enfant aurait pu être douloureux mais il est si doux. Mais si différent de ce que je connaissais.
Quand je te vois, je suis envahie par ce sentiment de calme, de sérénité, presque de plénitude.
Quand je te prends dans les bras, je ne sens pas ce sentiment de culpabilité qui m'envahit. Je n’ai pas cette boule dans la gorge. 
Quand je te vois, je vais bien.

"Quand une femme accouche, elle met un pied dans la tombe."
Voilà comment commence la dernière saison de Babyboum.
Je comprends maintenant cette citation. Accepter de donner la vie, c’est accepter de mourir un petit peu.
C’est accepter de laisser tant de choses derrière nous.
C’est accepter de laisser une part de nous derrière nous.
C’est accepter de changer à jamais. Pour le meilleur mais pas seulement.

 

Et un 4e ?
Voilà la question qu’on me pose déjà. 
Non, pas de 4e. Oui, je sais, je l’avais dit pour le 3e.
Mais j’ai changé. Ces 6 heures ont changé le reste de ma vie.
Accepter de donner la vie, c'est accepter de mourir un petit peu.
Pour eux, pour eux 4, je ne suis plus prête à accepter de mourrir ce tout petit peu.
Pour eux, je veux vivre et aimer.
Sans culpabilser.
Sans pleurer d’amour.
Sans cette phrase.
Ne pas l’oublier. 
Mais apprendre à vivre avec. 
Apprendre à en faire une force. 
Ma force.
Une force d’amour.

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À propos
Papa Online !

Un blog pour toute la famille, mais surtout les papas ! Papa Online a été créé en avril 2011 lors de la naissance de notre premier enfant, Léon. Depuis, il s'ouvre à vous pour parler de sujets divers autour de ma famille, et plus spécifiquement les papas. Bienvenue à vous tou(te)s ! .Jean-Philippe
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F
Comme je vous comprend...<br /> <br /> J'ai accoucher en septembre 2014. Un accouchement facile pour un premier bébé jusqu'au moment ou tout dérape. L'impossibilité de se relever, les malaises à répétition jusqu'à ce que l'équipe médicale teouve d'où venait le problème. Se sentir partir, sentir la panique du personnel hospitalier ne plus pouvoir contrôler son corps sont autant d'expérience qui nous marques et laisse des peurs enfouies. <br /> Après une bonne transfusion et 3 jours complètement dans le gaz a pas pouvoir m'occuper de ma fille. Tout est rentré physiquement dans l'ordre. <br /> Mais les envies de grandes familles sont parties et la reconstruction mentale longue et pénible. <br /> <br /> Bon courage
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S
Très jolie ce que tu as écris. Chaque accouchement est différent et chaque enfants aussi.
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S
Comme vous avez su mettre de jolis mots sur une scène que l'on sent proche du drame sans aller retour. Chaque naissance je me suis dit que j'avais eu une chance inouïe meme parfois après une RU ou un accouchement à 32 semaines. Je devrais acquérir votre sagesse....<br /> Je vous souhaite tout le bonheur du monde, je crois savoir que vous êtes très bien entouré.
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