Depuis ce dimanche-là, je ne supporte plus le son des gyrophares.
Nous habitons le long de l'A6, à proximité d'une grande prison francillienne.
Les gyrophares, on les entend tous les jours. Surtout le matin, au moment de l'extraction des prisonniers qui se rendent à Paris pour les procès.
Il y a aussi les pompiers qui se rendent à l'hopital le plus proche.
Et les ambulances qui jouent du "pimpon" pour se frayer plus rapidement un chemin dans les embouteillages.
Depuis ce dimanche-là, je ne supporte plus le son des gyrophares.
Nous habitons le long de l'A6, dans une "cuvette".
Les murs anti-bruit n'y font rien, certains sons résonnent.
Depuis ce dimanche-là, je ne supporte plus le son des gyrophares.
Pourquoi dimanche ? Pourquoi pas samedi ?
Samedi, je crois que j'étais trop droguie pour les entendre. Depuis dimanche, j'ai l'impression de n'entendre qu'eux, à tout moment de la journée.
Depuis ce dimanche-là, je ne supporte plus le son des gyrophares.
À chaque fois que je les entends, mon sang se glace, j'arrête de respirer, de penser, presque de vivre.
Une pointe de panique m'envahit. La nausée m'enveloppe.
Depuis ce dimanche-là, je ne supporte plus le son des gyrophares.
J'espère que bientôt, je n'y ferai de nouveau plus attention.