10 Janvier 2013
Nous y voilà. Près de quinze jours après la naissance de notre fille (survenue pendant mes vacances de Noël), après avoir écoulé la semaine dernière mes "trois jours enployeur" offerts grâcieusement, j'enchaîne dès ce mardi avec mon congé paternité de... 11 jours. Une chance ? Oui, m'enfin, presque...
En effet, en tant que Papa, l'on pourrait se réjouir, au jour d'aujourd'hui, d'avoir des journées consacrées à notre néo-paternité. Oui, mais... 11 jours, c'est quoi dans une vie ? Une pacotille. Juste le temps de chercher une nounou pour la reprise du travail de Maman (ou de Papa) à la fin du congé parental, et encore. D'autant plus que maintenant, le gouvernement veut réduire ce congé parental à 1 an (au lieu de 3), ne laissant plus du tout le choix aux parents de rester avec Bébé à la maison avant son entrée en maternelle.
C'est pour cela que je voulais vous parler, aujourd'hui, du congé de paternité. Une manière, après la naissance de notre Louison, de reprendre Papa Online avec un sujet qui me tient à coeur. C'est parti !!!
Le congé paternité en France
Faisons simple en résumant d'emblée ce qui est réservé de droit aux Papas. Un congé paternité est accordé après la naissance d'un enfant ; il s'ajoute aux trois jours d'absence autorisés prévus par le Code du Travail.
Tout cela semble très intéressant. Oui, les Papas ont le " droit" de s'occuper de leurs Loulous lorsqu'ils naissent. Cooool ! Sauf qu'en France, là où le bât blesse, c'est la durée de ce congé paternité. Ainsi, le congé paternité, qui s'ajoute aux trois jorus d'absence autorisés prévus par le Code du Travail, est d'une durée maximale de :
- 11 jours consécutifs au plus (samedi, dimanche et jours fériés compris...) pour un enfant ;
- 18 jours consécutifs au plus pour une naissance multiple.
Hors "cas particuliers" que je vous propose de retrouver via le site de la CAF (ici), le congé paternité peut débuter immédiatement après les trois jours ou à un autre moment, mais uniquement dans les quatre mois qui suivent la naissance de l'enfant.
Votre congé peut durer moins de onze jours si vous le souhaitez (comme si c'était déjà pas assez court...), mais il n'est pas fractionnable et doit débuter impérativement dans les quatre mois qui suivent la naissance.
- L'avis de Papa Online ! : Bah voilà, j'ai résumé : c'est "super méga" court, nous n'avons franchement pas le temps d'en profiter. Et dire qu'en
De la réforme du congé parental...
"Est-ce que ce ne serait pas pertinent de le réduire un peu, de le rémunérer mieux ?" C'est ce qu'aurait déclaré en septembre dernier la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, à propos du congé parental d’éducation.
- A ce jour : Le congé parental (qui succède au congé maternel dans le temps) est facultatif. Sa durée dépend du nombre d'enfants : limité à six mois pour le premier, jusqu'à trois ans à partir du deuxième. L'indemnité que touchent les parents, appelée Complément de libre choix d'activité (CLCA), varie de 182 à 566 euros. Avec plusieurs critères : le parent travaille à temps partiel, le parent ne travaille plus, il bénéficie déjà d’autres prestations sociales (dont la prestation d’accueil de jeune enfant) ou pas. A noter : fin 2010, seuls 3,5 % des bénéficiaires du CLCA étaient des hommes (pas bien...).
- Ce qu'il risque de se passer : Si Najat Vallaud-Belkacem envisage de raccourcir le congé parental, c’est parce que ses bénéficiaires "ont beaucoup, beaucoup de difficultés à revenir sur le marché du travail". Le Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie a en effet mené une étude en 2011 auprès de 3 000 femmes ayant pris un congé parental. Bilan : "une interruption d’activité à la naissance du dernier enfant diminue la probabilité d’être en emploi et augmente la précarité de cet emploi". Le gouvernement doit lancer les négociations avec les partenaires sociaux vendredi pour proposer une réforme au début du mois de mars 2013.
- L'avis de Papa Online ! : Une bonne idée ? Je ne pense pas. Comme beaucoup, je pense que réduire la durée du congé parental, ce serait ne plus donner la possibilité au Papa ou à la Maman de "choisir" de s'arrêter de travailler durant les mois/années précédents l'entrée en maternelle ; et donc de ne pas pouvoir "choisir" le fait d'être parent, tout simplement. Autre argument : avant de réduire ce congé parental, ne serait-il pas plus judicieux de se pencher sur le manque de places en crèches et d'assistantes maternelles ? Un sujet bien plus primordial à ce jour, non ? Oui, aujourd'hui je le dis haut et fort : je soutiens à 200 % les personnes qui s'opposent à cette proposition de notre ministre des Droits des femmes. Euh... des Droits "pour" ou "contre" les femmes d'ailleurs ? En tout cas, pas pour les parents...
Les Papas scandinaves : un exemple à suivre ?
J'en ai déjà parlé sur Papa Online. En Europe, tous les Papas ne sont malheureusement pas logés à la même enseigne. La faut à des politiques gouvernementales différentes... dans un "truc" qu'on appelle quand l'UNION européenne. M'enfin...
Ainsi, parmi les bons élèves, qui retrouve-t-on ? Pas de surprise, ce sont les pays scandinaves, sans exception pourrais-je dire même : la Norvège (54 semaines de congé parental, dont 42 possibles par le Papa), l'Islande (les deux tiers d'un congé de neuf mois possibles pour les Papas) ou encore (je termine par le meilleur) la Suède. Les Suédois, premiers en la matière en 1974 en termes de congé paternité, ont aujourd'hui la possibilité de "prendre jusqu’à 60 semaines pour s’occuper de Bébé si Madame doit retrouver rapidement le chemin du travail".
Derrière, suivent les fameux "peut faire bien mieux" comme la France et ses 11 petits jours. La Belgique, l'Espagne, le Royaume-Uni ou encore la Pologne proposent également entre 10 et 15 jours aux Papas ; cinq seulement au Hongrie. Un petit clin d'oeil cependant pour le Portugal : "mauvais élève" jusqu'alors, les instances portuguaises poursuivent leurs efforts en la matière : dix jours de congés paternité sont obligatoires, qui peuvent éventuellement être doublés pour ceux qui le désirent, et complétés par plusieurs semaines pris sur le congé maternité.
Et puis... les autres. J'ai aimé l'expression trouvée sur un site web, qui parlent ici de "l'âge de pierre" : c'est le cas pour la Grèce (3 jours pour les Papas, un congé parental à peine rémunéré dans le secteur public...), la République Tchèque, la Slovaquie et l'Autriche (aucun jour pour les Papas et, à titre d'exemple, seuls 2 % des Papas usent de leur congé parental au masculin quasiment pas rémunéré... ceci expliquant cela). Terminons par les "best of the loose" : l'Irlande et la Suisse ont en effet réussi l’exploit de n’avoir ni congé paternité, ni congé parental pour hommes inscrits dans leurs textes de loi.
- L'avis de Papa Online ! : Euh, comment dire... VIVE LA SUEDE !!! Franchement, à l'heure de l'Europe, des égalités entre les peuples (etc.), quel fossé entre les Suédois et les Suisses, pour ne citer qu'eux en exemple. Quant à la France, elle est loin, très loin, d'être un exemple. Pas de place pour la paternité à l'heure où, en plus, on veut retirer DEUX ans de congé parental aux parents : plutôt que de progresser, la France semble plutôt régresser sur la question de la parentalité...
Un blog pour toute la famille, mais surtout les papas !
Papa Online a été créé en avril 2011 lors de la naissance de notre premier enfant, Léon. Depuis, il s'ouvre à vous pour parler de sujets divers autour de ma famille, et plus spécifiquement les papas.
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