16 Juillet 2012
Vous le savez, habitant à 20 km de Paris, je prends plaisir, 2 à 3 fois par an, à participer aux Débats du magazine Parents. Après le débat sur "la place du père" en février dernier, auquel j'ai participé (voir article), je n'ai malheureusement pas pu me rendre à celui consacré à "la malbouffe". En revanche, le site Debats-Parents.fr consacre un résumé de cette matinée-débat, organisée en juin dernier dans une FNAC parisienne. Le voici...
Le Débat Parents
Malbouffe : comment en préserver nos bébés ?
Trop de sucres et de gras, pas assez de fruits et de légumes. Nos enfants seraient-ils gagnés par la malbouffe ? Pour en parler, le Pr Patrick Tounian, pédiatre nutritionniste, et Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, étaient réunis à Paris pour notre 5e débat de la saison. Un échange animé et des conseils pour les mamans.
Les aliments, pas seuls en cause
L’alimentation des petits, un sujet hautement sensible : selon notre sondage, réalisé par l’Institut des mamans, trois quarts des mamans sont préoccupées par la malbouffe ! Mais que recouvre exactement cette notion ?
Dans la première partie du débat, animé par notre journaliste Emmanuelle Chantepie, nos spécialistes ont avancé quelques définitions. Pour le Pr Tounian, c’est notamment « les excès de produits gras et sucrés, mais aussi les pesticides et métaux lourds contenus dans certains aliments. » Rassurant, il insiste toutefois sur la vigilance des autorités sanitaires.
Pour la psychologue Laurence Haurat, il faut y ajouter certains comportements comme nos rythmes de vie trépidants qui laissent peu de place à la préparation des repas, la télévision qui trône en bout de table, des repas déstructurés. Quant aux conséquences sur la santé, les problèmes de surpoids et d’obésité touchent aujourd’hui 18 % des petits Français, contre 3 %, il y a quarante-cinq ans. Mais le Pr Tounian, mesuré, note : « Dès que l’on parle de malbouffe, on pense obésité. Or, il s’agit d’une maladie avec des prédispositions génétiques. Certains enfants qui mangent n’importe quoi ne seront jamais obèses », précise-t-il. Pour lui, le plus important, c’est surtout les carences, notamment en fer et en calcium, car les petits, gagnés par la malbouffe, consomment des aliments peu équilibrés au détriment de produits riches en vitamines et minéraux. Nos deux spécialistes évoquent aussi ces « peurs injustifiées » qui poussent parfois certaines mamans vers des régimes déséquilibrés, comme par exemple exclure des menus des enfants les produits laitiers. Sophie Thalmann, marraine de nos débats, avoue alors du bout des lèvres qu’elle est végétarienne. Mais elle précise immédiatement qu’elle ne prive pas pour autant ses enfants de viande, car elle sait que c’est nécessaire à leur bonne croissance. Reste maintenant à désigner les responsables de cette malbouffe. Là encore, ce n’est pas si simple, car « même si les industriels font plus de pub pour les barres chocolatées et les sodas que pour les épinards », note le Pr Tounian, dans notre sondage, 65 % des mamans ne les considèrent pas comme les uniques responsables.
Des astuces pour des menus équilibrés
Pour lutter contre cette malbouffe qui envahit l’assiette de nos enfants, nos deux spécialistes vont d’abord rappeler quelques grands principes.
Inutile de se lancer dans une guerre totale contre le gras et le sucre : « Il ne faut pas trop les diaboliser car le corps en a besoin en quantités modérées. Tout est une question de dosage », rappelle Laurence Haurat. Comme en écho, le Pr Tounian ajoute : « L’important est d’assurer aux plus jeunes une alimentation variée avec des apports suffisants en fer, en calcium et en acides gras essentiels. » D’accord, mais comment leur faire aimer les légumes ? Et quid de cette recommandation sanitaire : « Consommez 5 fruits et légumes par jour » ? Les deux experts sont unanimes : ce principe ne s’applique pas aux tout-petits, pour qui deux portions de fruits et légumes par jour suffisent. Et Laurence Haurat de préciser qu’une portion correspond à la quantité qu’un enfant peut tenir dans la main. Soit environ un quart de pomme vers 3 ans. Et s’il refuse certains fruits et légumes ? Pas de forcing : « En apprécier trois ou quatre, c’est déjà bien », assure le Pr Tounian.
Dans la salle, les questions des mamans fusent : comment lui faire aimer les légumes verts ? Le mien, quand il n’aime pas, il repousse son assiette et ne veut même pas goûter. Que faire ? Nos experts expliquent alors que 75 % des 3 à 8 ans ont des néophobies alimentaires. Il n’aime plus ce qu’il mangeait avant, ou refuse un aliment en particulier. « Il faut lui laisser du temps, explique doucement Laurence Haurat. Parfois vous devrez lui proposer des dizaines de fois un aliment pour qu’il l’apprécie. » Et de détailler quelques règles d’or : apprenez-lui à goûter au moins une fois, faites-le participer à la préparation, évitez de lui montrer votre dégoût pour un légume, sous peine de l’influencer. Alexandra, une maman dans la salle, en profite pour livrer ses petites astuces. Comment elle ruse en ajoutant du fenouil à l’intérieur du poulet, ou comment elle profite de l’ambiance plus détendue d’un apéro le week-end pour faire tester à sa fille de nouvelles saveurs, comme des petits boudins ou du tarama. C’est au tour d’une autre maman de prendre la parole. Débordée par son travail, elle confie qu’elle n’a pas toujours le temps de se mettre aux fourneaux et demande à nos experts ce qu’ils pensent des légumes surgelés. Réponse : d’un point de vue nutritionnel, pas de problème. A chacun de choisir ce qui est le plus pratique ! Et les plats industriels ? Ils ne sont pas tous à mettre à la poubelle. De temps en temps, on peut les inscrire au menu. Mais pour bien faire, avant d’acheter, décryptez l’étiquette du produit : vérifiez par exemple le pourcentage de viande et contrôlez qu’il n’y a pas plus de 15 g de graisses dans le plat. Sophie Thalmann confie d’ailleurs qu’elle utilise souvent des pizzas prêtes à l’emploi, sur lesquelles elle ajoute tout un tas de nouveaux ingrédients.
Autre interrogation des mamans : le bio serait-il meilleur pour la santé de nos enfants ? « Aucune étude n’a prouvé sa supériorité nutritionnelle.
L’intérêt étant davantage pour la protection de l’environnement », rétorque le Pr Tounian. Mais le plus important ici, pour nos deux experts, c’est de déculpabiliser les mamans : « On a tendance à investir beaucoup de choses autour des repas, explique Laurence Haurat. Préparer à manger est un acte d’amour et de générosité, mais on n’est pas une « mauvaise » mère parce qu’il n’aime pas ce qu’on a cuisiné. »
Le plaisir de manger, c’est indispensable !
La meilleure recette sans doute, pour faire apprécier à son enfant une assiette variée et équilibrée, c’est bien le plaisir. « Arrêtons de voir l’alimentation uniquement comme un moyen d’éviter les maladies, martèle le Pr Tounian. Manger, c’est aussi éprouver du bonheur. Et cette éducation au goût est un formidable moyen de lutter contre la malbouffe. » Laurence Haurat et Sophie Thalmann acquiescent. « Le plaisir a un effet rassasiant », note la psychologue. Quand on savoure un mets, on n’a pas besoin de grandes quantités pour être calé. De plus, l’acte de manger permet de créer de la convivialité, de partager ce que l’on ressent en dégustant un plat et de transmettre à ses enfants des saveurs que l’on aimait quand on était petit.
Aux parents aussi de montrer l’exemple en testant de nouveaux aliments ! Et Laurence Haurat de conclure : « L’éducation au goût a réussi quand un enfant est capable de goûter des choses qu’il n’avait jamais mangées à la maison. »
Christine Avellan
Notre sondage
La malbouffe chez les enfants est un sujet qui préoccupe les mamans : 76 % beaucoup,
21 % un peu et 3 % pas du tout.
Une maman sur trois, soit 35 %, considère l’industrie agroalimentaire (avec ses marques et la publicité) comme unique responsable de cette malbouffe. 65 % ne sont pas de cet avis.
Pour donner une alimentation équilibrée à leurs enfants, les mamans font au quotidien : limiter les aliments trop sucrés, 84 %. Cuisiner des repas "maison", 76 %. Ne servir que de l’eau aux repas 76 %. Limiter les aliments trop gras et trop salés, 74 %.
Pas de grignotage entre les repas, 67 %.
En revanche, donner 5 fruits et légumes par jour n’est appliqué que par 41 % des mamans, et mettre du bio dans leurs assiettes par 16 % seulement.
Sondage réalisé par l’Institut des mamans sur un échantillon représentatif de 600 mamans ayant un enfant de 0 à 6 ans.
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